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Bonjour Élisabeth, vous êtes directrice du Centre de Formation et de Rééducation Professionnelle (CFRP) de l’association Valentin Haüy.
Dès la création de l’association Valentin Haüy en 1889, son fondateur Maurice de la Sizeranne a souhaité créer une structure pour diversifier l’apprentissage des métiers accessibles aux aveugles et favoriser leur autonomie. À l’époque, ces derniers exerçaient notamment des métiers manuels spécifiques comme la fabrication de paniers, la confection de sacs ou le bourrage de matelas. L’idée était donc de créer un centre d’apprentissage offrant aux aveugles une palette plus large de formations tout en les accompagnant dans leurs démarches d’autonomie de la vie quotidienne. C’est ainsi qu’est né le Centre de Formation et de Rééducation Professionnelle (CFRP) de l’association Valentin Haüy, officiellement ouvert en 1949.
Aujourd’hui, le CFRP propose cinq formations qualifiantes, reconnues par l’État pour accompagner les aveugles et les malvoyants vers l’autonomie professionnelle et dans la gestion de leur vie quotidienne : Employé administratif et d’accueil, Cannage-paillage, Praticien Bien-Être, Masso-kinésithérapie et Mécanicien-Cycle.
Les candidats sont orientés vers le CFRP par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) qui est un réseau départemental gérant la situation du handicap.
Le processus d’admission du CFRP dépend des formations choisies néanmoins nous pouvons dire qu’il comprend plusieurs tests comme par exemple l’expression écrite ou orale, l’informatique ou encore l’évaluation du niveau de locomotion. Des entretiens personnalisés et un bilan d’orthoptie sont aussi nécessaires pour décider de l’orientation. Les évolutions des situations visuelles demandent une attention particulière car elles peuvent avoir pour conséquence d’individualiser le parcours. C’est pour cela que chaque stagiaire est constamment suivi sur sa situation par un orthoptiste au CFRP.
En fonction de leur niveau d’autonomie et des résultats des tests, les étudiants intègrent le CFRP soit en année d’adaptation pour acquérir une autonomie plus grande (informatique adaptée, locomotion, etc.) leur permettant ainsi de suivre ensuite une formation qualifiante, soit en année préparatoire afin de parfaire leur niveau dans certaines matières et parfois directement en formation qualifiante. Dans la pratique, la plupart des stagiaires, qu’ils n’aient pas d’expérience ou qu’ils se reconvertissent, entrent d’abord en année d’adaptation ou en année préparatoire.
Nous accompagnons 157 stagiaires cette année dans les différentes filières (formations qualifiantes, années d’adaptation et années préparatoires). Voici quelques chiffres détaillés du nombre d’étudiants dans nos formations qualifiantes :
La formation Mécanicien Cycles | |
La formation Praticien bien-être |
Le CFRP met en place des périodes de stage pour toutes les formations y compris des stages de découverte en années préparatoires et d’adaptation. Le service d’insertion professionnelle du CFRP aide les étudiants dans leur recherche de stage et d’emploi. C’est la pertinence des formations adaptées au marché du travail qui favorise une insertion positive. Nous avons un taux d’insertion positif (jusqu’à 100% en formation de Masso-kinésithérapie). Néanmoins, un travail reste encore à faire auprès des entreprises pour qu’elles puissent mieux cerner le handicap visuel et mieux appréhender les possibilités d’employer des personnes aveugles ou malvoyantes.
Le handicap visuel reste mal connu et peu d’employeurs ont une idée des possibilités données grâce aux équipements actuels. S’il y a toujours des contraintes liées à l’accessibilité qui doivent être prises en compte, les avancées technologiques actuelles permettent une plus grande accessibilité pour le handicap visuel en entreprise. Il reste néanmoins beaucoup à faire pour sensibiliser les entreprises à ce sujet.
Le CFRP est toujours en réflexion autour de nouvelles formations et actuellement nous réfléchissons à un nouveau projet de formation dans le secteur informatique dont nous avons esquissé quelques pistes. Des moyens financiers sont encore et toujours nécessaires afin de pérenniser notre action pour l’autonomie professionnelle des aveugles et des malvoyants.
Merci beaucoup Élisabeth pour le temps que vous nous avez accordé et la richesse de cet échange.