Aller au menu principal Aller au menu des réseaux sociaux Aller au contenu principal
Pour Milly, qui rêve de voyages, de villa-piscine et savoure avec son mari Frank le calme de leur vie, le danger se situe à l'extérieur... à moins que la menace ne vienne de la jeunesse de leur fille au pair, une Hollandaise, qui serait jolie si elle ne portait pas ces jupes affreuses fendues sur le côté ?
Probablement les Bahamas, conçue pour la radio avant d'être portée au plateau du Orange Tree en 1987, nous emmène au coeur de l'inquiétante étrangeté de l'univers crimpien.
Sur scène, ce sont néanmoins les voix des personnages qui résonnent et construisent à elles seules, avec leur babil compulsif aux échos pintériens, les personnages et leurs engagements.
Un brin ridicule mais presque attendrissant au premier abord, le couple de quinquagénaires que forment Milly et Frank semble d'entrée de jeu bénéficier de la plume bienveillante de Crimp : cruelle illusion, car c'est bien sous le couvert de leur apparente candeur et de leur petites chamailleries anodines que se révèle le vrai visage du fascisme domestique.
Le rire du spectateur change de nature : le rire innocent que provoquent les tics de langage et la banalité à la Martin Parr du propos cèdent vite le pas devant la satire acerbe qui ne tarde pas à se dessiner.
45 bis rue Richard Lenoir 75011 Paris - métro Voltaire