Le glaucome est défini par l’Haute Autorité de Santé comme « une neuropathie optique d’évolution chronique ou aiguë, associée ou non à une hypertonie oculaire et caractérisée par l’altération du nerf optique. Cette neuropathie aboutit à la perte du champ visuel pouvant, à terme, aller jusqu’à la cécité ». Mais, il ne faut pas parler de glaucome mais des glaucomes car il en existe de plusieurs types dont les mécanismes sont différents.

Les différents types et formes de glaucomes

Le glaucome primaire chronique à angle ouvert est le plus fréquent. Il est dû à une obstruction du fait du vieillissement du trabéculum, voie d’évacuation de l’humeur aqueuse, liquide présent entre la cornée et le cristallin. Cette humeur aqueuse ne pouvant plus s’évacuer, la pression monte aboutissant à une hypertonie intra-oculaire souvent modérée. Ce type de glaucome apparait souvent après 40 ans quoiqu’il existe des formes juvéniles, volontiers héréditaires.

Il faut en rapprocher les glaucomes secondaires à angle ouvert au cours desquelles l’obstruction du trabéculum est liée à la prise de médicaments ou à des pathologies générales.

Si la fréquence des glaucomes augmente avec l’âge, ils ne sont pas pour autant la maladie des personnes âgées. Un individu peut naître avec un glaucome (glaucome congénital), développer un glaucome pendant l’enfance (glaucome infantile), pendant l’adolescence (glaucome juvénile) ou au cours de l’âge adulte.

Il existe également des glaucomes au cours desquelles du matériel ou des vaisseaux anormaux viennent obstruer le trabéculum (glaucome pigmentaire, néo vasculaire,  .). 

Le glaucome à pression normale serait lié à des problèmes de perfusion au niveau de la tête du nerf optique que nous reverrons.

Au cours des glaucomes à angle fermé, l’humeur aqueuse ne peut pas atteindre le trabéculum du fait d’un espace trop étroit entre la cornée et l’iris (angle irido-cornéen).

Enfin, il existe des glaucomes congénitaux qui sont en fait des malformations oculaires.

Quelques chiffres et données concernant le glaucome

Il n’existe pas de données précises concernant le nombre de personnes atteintes de glaucome. Sa prévalence est proche de 2% en France dans la population de plus de 40 ans et est proche de 10% après 70 ans. Ainsi, 800 000 personnes sont traitées en France. Mais, 400 000 à 500 000 seraient glaucomateux sans le savoir. Cette prévalence varie selon les régions du globe. Au niveau mondial, la prévalence est comprise entre 0,3 et 3.4%. Il faut également noter que les glaucomes constituent la seconde cause de cécité légale.

Les causes et symptômes du glaucome

Lors de glaucome, la disparition des fibres du nerf optique, responsable des troubles visuels, est liée à différents facteurs.

Une mauvaise vascularisation (ou ischémie) de la portion intra-oculaire du nerf optique, appelée la papille optique, est une cause de perte de ces fibres optiques. En effet, tant que la pression intra-oculaire est plus faible que la pression sanguine au niveau de la papille, celle-ci est bien vascularisée. Par contre, si la pression intra-oculaire devient supérieure à la pression sanguine de la papille, quelle qu’en soit la cause, le sang circule moins bien. Cette ischémie entraine une disparition plus ou moins rapide des fibres optiques. La vitesse d’altération du nerf optique dépend de la pression intra-oculaire. Au maximum, dans les glaucomes aigus à angle fermé, l’augmentation brutale de la pression intra-oculaire à des niveaux élevés aboutit à un arrêt de la circulation sanguine et une perte visuelle en quelques heures.

Un autre facteur important est la capacité qu’ont les fibres optiques à résister à l’ischémie. Ce facteur varie d’une personne à l’autre. L’amélioration de cette neuro protection est une voie de recherche de futurs traitements.

La souffrance du nerf optique entraine les différents symptômes et anomalies observées au cours des glaucomes : excavation de la papille optique, altération du champ visuel, diminution de la couche des fibres optiques en OCT. La baisse de vision est tardive et ne s’observe qu’au cours d’un glaucome avancé.

Comment se faire dépister pour un glaucome ?

Le dépistage du glaucome reste difficile. Le tonus oculaire varie dans la journée et d’un jour à l’autre ainsi qu’en fonction de l’épaisseur de la cornée. La valeur supérieure considérée comme normale ne fait pas consensus et varie en France entre 20 et 21 mm HG. De plus, il existe des glaucomes à pression normale. Le caractère pathologique d’une excavation papillaire dépend de sa forme, de la taille de la papille et de son évolutivité entre deux visites. La réalisation d’un champ visuel est longue et difficilement utilisable comme test de dépistage.

Enfin, le diagnostic de certitude est parfois difficile à affirmer et nécessite d’évaluer plusieurs éléments et de juger de leur évolution. C’est donc un suivi ophtalmologique plus qu’un dépistage qui est souhaitable.

Les symptômes et traitements du glaucome

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